Communiqué : Le comité France de soutien condamne la décision contre les journalistes Omar Radi et Imad Stitou.
Le comité France de soutien condamne la décision de justice prononcée le 3 mars 2022 par la Cour d’appel de Casablanca confirmant la peine retenue en première instance contre les journalistes Omar Radi et Imad Stitou.
Concernant ce dernier, du statut de témoin dans l’une des affaires (celle de viol) pour lesquelles Omar Radi est poursuivi, il est passé au statut de complice et se trouve injustement condamné à un an de prison ferme dont six mois avec sursis.
Concernant Omar Radi, en détention préventive depuis dix-neuf mois, condamné à six ans de prison ferme et 200 000 dirhams d’amende (environ 19 000€), il s’agit, comme pour son confrère Soulaiman Raissouni, d’un procès entaché de nombreuses irrégularités (le tribunal a rejeté les demandes de la défense d’entendre les témoins à décharge, aucune preuve tangible n’a été avérée) consacrant l’arbitraire des autorités marocaines. Celles-ci, en effet, à travers ces accusations et procès iniques, cherchent à faire taire les voix démocrates et dissidentes, notamment celles des journalistes indépendants.
Les poursuites à l’égard d’Omar Radi ont débuté assez vite après les révélations d’Amnesty international, en juin 2020, indiquant que le journaliste avait fait l’objet d’espionnage par les autorités marocaines à l’aide du logiciel israélien Pegasus. Les manœuvres du pouvoir marocain sont ni plus ni moins l’illustration d’une vengeance.
Faisant allusion à la fabrication de faux procès, dans la Tunisie des années 1990, à l’encontre de journalistes, défenseurs des droits humains et intellectuels qui ont été totalement blanchis par la suite, Omar Radi s’est exprimé ainsi face au juge et au procureur : « La corde du mensonge est courte et la vérité se saura ; demain ce sera la vérité, l’équité, la liberté et la dignité des vraies victimes ».
Le comité France exprime une nouvelle fois sa solidarité et son soutien à Omar Radi, Imad Stitou, aux familles des journalistes emprisonnés, demande que la vérité soit faite, que les journalistes Omar Radi et Soulaiman Raissouni soient libérés immédiatement et que cessent les poursuites à leur encontre.
Paris, le 7 mars 2022.Comité France de soutien à Maati Monjib, Soulaiman Raissouni, Omar Radi