L’historien Maâti Monjib de nouveau interdit de quitter le Maroc
Le comité France de soutien à Maâti Monjib, Soulaiman Raissouni, Omar Radi affirme une nouvelle fois son soutien indéfectible à Maâti Monjib et condamne vivement l’évènement déclencheur de sa grève de la faim de 48 heures.
Ce 11 octobre 2022, l’historien universitaire, le professeur Maâti Monjib, s’est rendu à l’aéroport de Rabat-Salé pour se rendre en Espagne afin d’honorer une invitation pour une communication académique relevant de son domaine de recherche mais il a été une nouvelle fois intercepté et interdit d’embarquer, au prétexte que l’ordinateur indique une interdiction de quitter le territoire marocain prononcée par le Parquet et le juge d’instruction.
Cette interdiction constitue, ni plus ni moins, une violation du droit. En effet, selon l’article 160 du code de procédure pénale, l’interdiction de se déplacer hors frontières ne peut excéder une année ; or, le professeur Monjib subit cette interdiction depuis deux ans maintenant. Cette mesure, qui constitue désormais un abus de pouvoir caractérisé, est une nouvelle illustration d’un processus de vengeance à l’égard de cet universitaire par ailleurs militant des droits humains.
En sus de cette interdiction, il a appris, de façon non officielle, en se rendant sur son lieu de travail (l’université Mohammed V de Rabat), qu’il ne lui était plus permis de reprendre ses cours. Cette mesure a été arbitrairement décidée en faisant fi de toute procédure officielle et dans le non respect des règles. Encore une fois, le pouvoir marocain se venge d’un citoyen qui entend s’exprimer librement et critiquer un État qui ne respecte ni sa propre Constitution ni les textes internationaux qu’il a signés. Les autorités marocaines ne cherchent donc qu’à priver Maâti Monjib de ses droits fondamentaux.
Le comité France de soutien condamne ces méthodes et appelle les autorités marocaines à mettre fin à l’interdiction de voyager et de travailler que subit Maâti Monjib, ainsi qu’aux campagnes d’intimidation et de harcèlement, aux accusations criminelles sans fondement et aux poursuites à son encontre.
Paris, le 11 octobre 2022